Accenture est issu du département informatique d’Arthur Andersen, que les Américains Arthur Andersen et Clarence DeLany ont créé en 1913 sous le nom Andersen, DeLany & Co
En 1989, ce département “conseil en informatique” se sépare d’Arthur Andersen (AA) et se renomme Andersen Consulting (AC). Arthur Andersen et Andersen Consulting sont alors des regroupements d’entités locales indépendantes, détenues chacune par leurs associés et les autres entités locales dans le monde. Les entités locales signent un accord contractuel avec une structure de regroupement mondiale, Andersen Worldwide Société Coopérative (AWSC), sous juridiction suisse.
En 2000, le chiffre d’affaires d’Andersen Consulting dépasse les 9,5 milliards de dollars, avec plus de 75 000 employés dans 47 pays, alors que le chiffre d’affaires d’Arthur Andersen est de 9,3 milliards de dollars avec 85 000 employés dans le monde en 2001.
Pendant les années 1990, des tensions croissantes apparaissent entre Andersen Consulting et Arthur Andersen. Andersen Consulting souhaite revoir son obligation de reverser chaque année 15 % de ses bénéfices à Arthur Andersen (une condition de l’accord de séparation de 1989 établit que l’entité la plus profitable – AA ou AC – doit reverser à l’autre cette somme), alors que dans la même période Arthur Andersen entre en compétition avec Andersen Consulting par la création d’un nouveau département dédié au conseil en management, appelé Arthur Andersen Business Consulting. Ce désaccord atteint son paroxysme en 1998 lorsqu’Andersen Consulting dénonce son accord avec AWSC et Arthur Andersen. Andersen Consulting place les 15 % des bénéfices de cette année et des années futures sur un compte bloqué et dépose une plainte pour rupture de contrat.
Le 7 août 2000, par un arbitrage de la Chambre de commerce internationale, Andersen Consulting obtient la dénonciation de tous ses liens contractuels avec AWSC et Arthur Andersen. En contrepartie, Andersen Consulting paie à Arthur Andersen la somme détenue sur le compte bloqué (1,2 milliard de dollars), et doit changer son nom, ce qui aboutit à la nouvelle identité Accenture.
Peut-être révélateur sur l’entité « gagnante » à la suite de cette scission, quatre heures après que l’arbitre a rendu sa décision, Jim Wadia, Chief executive officer d’Arthur Andersen, a soudainement démissionné. Les analystes du secteur et les professeurs d’écoles de commerce aiment à présenter cet évènement comme une complète victoire pour Andersen Consulting. Jim Wadia fournira plusieurs années après des explications sur sa démission, lors d’une analyse de cas sur cette scission au sein de la Harvard Business School. Il indiquera que le comité exécutif d’Arthur Andersen avait voté une résolution stipulant qu’il devait démissionner s’il ne parvenait pas à obtenir un dédommagement minimum de 4 milliards de dollars (que ce soit à travers une négociation ou une décision d’arbitrage) pour la séparation de l’entité de conseil, d’où sa démission rapide une fois l’arbitrage annoncé.
Les avis divergent sur les raisons de cette séparation – les dirigeants de chaque partie ont cité la cupidité et l’arrogance de l’autre partie, et la direction d’Andersen Consulting a mis en avant la rupture de contrat que constituait la création par Arthur Andersen d’un deuxième groupe de consultants, AABC (Arthur Andersen Business Consulting), rivalisant directement avec Andersen Consulting sur le marché.
Accenture se félicitera plus tard de cette scission, qui lui permettra de ne pas être atteint lorsque Arthur Andersen sera impliqué dans le scandale Enron, puis forcé à la dissolution en 2002. Beaucoup d’entités AABC seront alors rachetées par d’autres sociétés d’experts-conseils, plus particulièrement Hitachi Consulting et KPMG Consulting (renommé depuis BearingPoint).
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